Le veganisme est un mode de vie contrairement au végétarisme et au végétalisme qui sont des régimes alimentaires ©Pixabay

Vous pensiez votre enfant végétarien mais vous vous rendez compte qu’il ne mange plus non plus d’oeuf ni de fromage ? Est-il vegan ? Végétalien ? Parce que nombreux sont ceux qui se perdent encore dans les subtilités du phénomène, Ma Santé répond à vos questions sur ces régimes alimentaires et vous explique leurs différence, mais aussi comment ils se sont imposés sur nos tables en quelques décennies.

Entre vegan, végétalien et végétarien, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver… Mais au delà de ces différences élémentaires, comment se repérer dans cette vague de régimes sans viande ? Et, surtout, d’où vient-elle ? Ma Santé répond à vos questions.

Le végétarien ne mange pas d’animaux

Un végétarien ne mange ni viande ni poisson ni insectes. Par contre il consomme les produits qui viennent de ces animaux : oeufs, lait, miel etc.

Le végétalien ne mange ni les animaux ni leur production 

Un végétalien ne consomme ni animaux (viandes, poissons), ni insectes mais ne consomme pas non plus leur production (oeufs, lait, miel etc.)

Le veganisme est un mode de vie

De son coté, le veganisme inclût tout un mode de vie. Ainsi, si une personne vegan a une alimentation végétalienne, ses actions ne se limitent pas à un changement de régime alimentaire. Un vegan fait attention à l’ensemble de sa consommation : il n’achète et ne porte pas de laine, de fourrure, de literie à base de plumes, de cosmétiques ou de produits contenant des ingrédients issus des animaux (cire d’abeille, graisse animale comme l’inuline etc.) ou testés sur les animaux. Des labels permettent de faciliter les recherches de ce type de produit, c’est le cas du label Cruelty free (littéralement “sans cruauté”) souvent représenté par un petit lapin au dos du produit.

Un histoire vieille comme le monde

Si ce genre de régimes alimentaires semble être apparu depuis quelques années, ils existent en réalité depuis des millénaires. On peut évoquer par exemple la philosophie platonicienne, qui était établit sur le fait qu’une “cité saine est végétarienne” ou encore celle de Pythagore (du célèbre théorème) qui pensait que l’âme de l’animal pouvait passer dans le corps de celui qui le consomme…

Plus tard, Plutarque critiqua notre habitude à manger de la viande. Il disait qu’elle reposait sur un “plaisir égoïste de la bouche”. Et que les hommes civilisés devraient pouvoir se passer de tuer pour se nourrir.

Par la suite, le végétarisme est resté relativement courant, on note même de grandes personnalités historiques végétariennes. C’est le cas de Léonard de Vinci pour qui “le corps ne doit pas être un tombeau”. Mais aussi de Rousseau, Voltaire ou encore Marguerite Yourcenar.

Un terminologie plus récente 

Le terme “vegan”, lui, est apparu en 1944 en Angleterre. Le but était de différencier les végétaliens des personnes vegan. Néanmoins la pratique du veganisme remonterait elle aussi à l’antiquité. Elle serait notamment particulièrement ancienne dans des pays tels que l’Inde, dont l’un des piliers, l’hindouisme, encourage à considérer les animaux comme nos égaux. C’est le principe de bienveillance de l'”Ahimsa”.

Une alimentation plus “Raw”

Certains peuvent penser à tort que ce genre de régimes a pour but une perte de poids. Si vous commencez cette alimentation avec cette motivation, vous risquez d’être déçu. En effet, si certains perdent du poids en commençant un régime végétarien ou végétalien, c’est souvent parce qu’ils passent d’une alimentation industrielle, très riche en sel, en gras et en sucres, à une alimentation dites plus “Raw”.

Manger “Raw” c’est manger les aliments les plus naturels et complets possibles. Une personne vegan va plus facilement se tourner vers des aliments bruts comme des légumineuses (lentilles, pois chiches etc.) et des céréales (quinoa, riz etc.) que vers un plat préparé. En effet, il est plus simple pour une personne ne consommant pas des aliments aussi courants que le fromage ou les oeufs de se préparer elle-même ses repas.

Une récente industrialisation 

Néanmoins, les grands groupes de plats préparés prennent de plus en plus conscience de la clientèle que représente les personnes végé. C’est ainsi que le marché se retrouve inondé depuis plusieurs années de steaks, nuggets et autres boulettes végétales. Ces plats ne se valent pas tous et il est important de les considérer en fonction de leur composition et de leur valeur nutritionnelle : teneur en gras (notamment en gras saturés), en protéines, en sucres etc.

Des motivations éthiques 

La première motivation des vegan/végétariens est généralement le bien être animal. cette motivation éthique est souvent liée à une volonté de considérer les animaux comme nos égaux. Cette philosophie interroge le droit des hommes sur les animaux : dans quelle mesure pouvons-nous disposer de leur vie ?

Les vegans vont un peu plus loin dans cette pensée. En effet, ils considèrent que le droit à disposer de la vie d’autrui inclut les animaux mais également ce qui leur appartient. Cela inclût leur lait ou leurs oeufs par exemple mais aussi le miel, la gelée royale etc. De plus, ils critiques tout le système mis en place par l’industrie de ces produits secondaires. Cela car il rejoint bien souvent celle de la viande. Pour cause, 80% de la “viande de boeuf” que l’on retrouve dans nos assiettes est en réalité de la vache réformée. Autrement dit d’anciennes vaches laitières qui n’étaient plus assez rentables. Quand une vache vit 20 ans à l’état naturel, elle passe seulement 5 années dans l’industrie bovine avant d’être abattue. Même constat pour les poules pondeuses : leur espérance de vie est de 2 ans en industrie contre 10 dans la nature.

Aussi, d’autres éléments motivent ce boycott : comme n’importe quel autre mammifère, une vache laitière doit mettre bas pour pouvoir fabriquer du lait. Pour cela, l’animal subit une insémination artificielle. Par la suite, les éleveurs lui retireront le veau : si c’est une femelle, elle deviendra une vache à lait comme sa mère. Dans la grande majorité des cas, si c’est un mâle, il sera amené à maturation (soit 8 mois de vie) puis abattu pour sa viande. Idem pour les poules : 45 millions de poussins mâles sont tués chaque année, la plupart du temps broyés ou noyés.

On considère néanmoins 2 courants dans cette pensée :

  • le Welfarisme : cette doctrine vise à améliorer les conditions de vie des animaux d’élevage afin qu’ils souffrent le moins possible. Cette pensée exclut a priori les vegan (qui souhaitent totalement mettre fin à cette exploitation). Dans les faits elle est souvent utilisée par les associations de protection des animaux comme levier d’action. C’est par exemple le cas de l’association lyonnaise L214 qui mène régulièrement des actions auprès des grandes enseignes pour négocier avec eux la signature de traités visant une amélioration des conditions de vie des animaux d’élevage. Pour eux, cela constitue une première étape dans l’arrêt totale de l’exploitation animale.
  • l’Abolitionnisme : en quelques mots, il s’agit du niveau au dessus. Le but ici est l’arrêt total et unilatéral de l’exploitation animale.

Des motivations écologiques 

La seconde motivation de ceux qu’on appelle aussi les “anti-viande”, c’est tout simplement l’impact écologique des produits carnés. En effet, nourrir un homme avec des plantes demande beaucoup moins de terres agricoles que de le nourrir avec de la viande.

Une alimentation végétale demande beaucoup moins de surfaces agricoles qu’une alimentation carnée ©ElodieJoly/Canva

De plus, l’élevage intensif représente 18% du CO2 (monoxyde de carbone) émis par la planète. Ce gaz à effet de serre participe en grande partie au réchauffement climatique.

Enfin, des cas plus isolés comme certains élevages de porcs, polluent les nappes phréatiques à cause des nitrites contenus dans les déjections de ces animaux.

Des motivations sanitaires 

Le dernier élément pouvant pousser un individu à se tourner vers ce genre de régime alimentaire est la santé. En effet, ce genre d’alimentation permet généralement une grande diminution des risques de certains cancers (celui du colon notamment) ou encore de maladies cardiovasculaires. Pour cause, l’alimentation vegan par exemple est exempte de cholestérol. Elle est aussi généralement moins grasse, moins sucrée etc. qu’une alimentation classique (pour autant qu’on ne se nourrisse pas de bonbons et de chips). Elle est également moins acide et plus riche en fibres, ce qui permet une diminution des risques d’obésité entre autres.

À SAVOIR

L’alimentation végétarienne reste extrêmement complète et ne nécessite aucune prise de complément alimentaire à partir du moment où elle est suffisamment variée.

Le régime alimentaire vegan ou végétalien demande des connaissances un peu plus poussées en nutrition. En effet, s’il a été établi que cette alimentation était viable à tous les âges de la vie, il est important de ne pas oublier certains éléments essentiels comme la complémentation en vitamine B12, un bon apport en fer, ou encore une bonne exposition au soleil (pour la vitamine D) et un apport en iode. Il est préférable de régulièrement faire doser ces différents composants afin de prévenir d’éventuelles carences.

Dans tous les cas, la clé d’une bonne alimentation – qu’elle soit omnivore, végétarienne ou végétalienne – est la variété : manger varié, coloré, cru et cuit !

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