Site production vaccin fièvre aphteuse lyon
Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, a posé la première pierre à Lyon ©P.Auclair

Le Ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a posé ce vendredi 20 septembre 2019 la première pierre du plus grand site de production biotechnologique de vaccins vétérinaires en Europe. Et le plus important en matière de lutte contre la fièvre aphteuse. Un investissement de plus de 200 millions d’euros, avec à la clé une centaine de créations d’emplois.

Face à l’explosion démographique annoncée et une hausse inéluctable de la demande planétaire en protéine, la lutte contre la fièvre aphteuse demeure un enjeu stratégique majeur pour les futures générations. Dans cette perspective, la France, déjà numéro 1 mondial en matière de Santé Publique Vétérinaire, va conforter son leadership avec la création d’un des plus importants sites de production biotechnologique de vaccins vétérinaires en Europe.

Une banque mondiale d’antigènes

Lelouche et Bonin Boehringer centre de production vaccins fièvre aphteuse
Erick Lelouche et Jacques Bonin devant le futur centre de production ©P.Auclair

Ce bâtiment, dont la première pierre a été symboliquement posée ce vendredi 20 septembre par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume, représente un investissement colossal de plus de 200 millions d’euros.

Il permettra d’augmenter significativement les capacités de production d’antigènes et de vaccins contre des maladies hautement contagieuses, et de lutter ainsi contre des épidémies animales aux conséquences sanitaires et économiques souvent dramatiques.

« Dans un contexte de mondialisation des échanges et de réchauffement climatique, la vigilance s’impose, qu’il s’agisse de fièvre aphteuse, de peste porcine africaine, ou encore d’influenza aviaire. Le renforcement de nos capacités de production de vaccins revêt à ce titre un enjeu stratégique majeur à l’échelle nationale, européenne et mondiale », a déclaré le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume, lors de son intervention.

La fièvre aphteuse, une menace réelle pour la planète

carte fièvre aphteuse
La menace de la fièvre aphteuse se rapproche de la France ©P.Auclair

Mis en service au premier semestre 2022, ce bâtiment hautement sécurisé de 15 000 mètres carrés sur cinq niveaux abritera notamment 35 cuves de culture cellulaire et virale, un atelier de purification, une station de décontamination, ainsi qu’une réserve stratégique de principe actif.

Cette banque d’antigènes permettra de répondre de manière rapide et efficace aux commandes des gouvernements en cas d’apparition d’épizootie de fièvre aphteuse ou de fièvre catarrhale.  A la clé, sur le site, la création de plus d’une centaine d’emplois qualifiés.

« A l’avenir, nous pourrons fournir en quelques jours des millions de doses disponibles pour la vaccination en « anneau » autour des foyers épidémiques, pour stopper la progression de la maladie. Un enjeu majeur compte tenu de l’impact des épidémies dans la population animale », a expliqué Erick Lelouche, président de Boehringer Ingelheim Santé Animale France.

Ce dernier a précisé que “si une épidémie majeure se déclarait aujourd’hui en France, nous ne serions pas en mesure d’y répondre rapidement et efficacement“. Or, les cartes des foyers de fièvre aphteuse révèle que le virus se rapproche dangereusement des côtes françaises, notamment au Sud….

Lyon, la “vaccine valley” en Europe

De son côté, Jacques Bonin, directeur Santé Publique Vétérinaire de Boehringer Ingelheim, a insisté sur les conséquences désastreuses des épidémies de fièvre aphteuses. Que ce soit sur le plan sanitaire, économique, social, voire politique.

“6 millions d’animaux, ovins et bovins, ont été abattus en 2001 au Royaume-Uni pour un coût de 10 milliards de dollars. Aux Etats-Unis, on estime qu’une telle épidémie aurait un impact équivalent à la faillite de Leman Brothers !”, a affirmé Jacques Bonin, estimant que la demande en vaccins devrait doubler dans les dix prochaines années.

Lorsqu’il sera opérationnel, en 2022, le site lyonnais pourra produire jusqu’à 400 millions de doses de vaccins par an. Avec cet investissement, la Métropole de Lyon va renforcer sa position dominante au cœur de la « vaccine valley » européenne.

A SAVOIR

Les banques d’antigènes qui seront constituées et stockées sur le site de Lyon-Jonage représenteront des réserves stratégiques dont les Etats pourront disposer en cas d’apparition d’épidémie de fièvre aphteuse. Dans cette course contre la montre, les vaccins seront ainsi administrés aux animaux entre 5 à 11 jours après le déclenchement du processus, contre 6 à 9 mois actuellement.

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