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Les plus de 75 ans seront les premiers concernés par la campagne de vaccination Covid à Lyon et dans la région ©HCL

La vaccination Covid, qui débute cette semaine dans des Ehpad de Lyon, constitue la première phase d’un processus de longue haleine. Objectif: protéger d’abord les personnes les plus fragiles avant de vacciner progressivement toutes les tranches de population. Les explication de Raphaël Glabi, directeur de l’autonomie à l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes.

Le coup d’envoi de la campagne de vaccination en Auvergne-Rhône-Alpes a été donné lundi à l’hôpital Pierre Garraud (Lyon 5e). Bientôt, d’autres établissements de la Métropole de Lyon et des douze départements de la région AuRA recevront des doses de vaccins contre la Covid-19. Alors, qui sont les premiers vaccinés ? Comment se passe cette phase pilote de vaccination ? Quand sera-t-il possible de vacciner toute la population ? Les réponses à toutes ces questions sur la vaccination Covid avec Raphaël Glabi, directeur de l’autonomie, en charge des personnes âgées et en situation de handicap à l’Agence Régional de Santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes.

Combien va-t-on vacciner de personnes âgées cette semaine en Auvergne-Rhône-Alpes ?

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Raphaël Glabi, directeur de l’autonomie à l’ARS AuRA ©N.Robin

En fait, il y aura seulement quelques dizaines de personnes vaccinées lors de cette phase de lancement, exclusivement sur le département du Rhône. Il s’agit de résidents d’Unités de Soins de Longue Durée (USLD) gérées par les Hospices Civils de Lyon. Les premières doses ont été injectées à l’hôpital Pierre Garraud (Lyon 5e). Avant la fin de semaine, une autre session de vaccination Covid sera organisée à l’hôpital des Charpennes, à Villeurbanne.

 Vaccination Covid : protéger en priorité nos aînés

Quel est le profil de ces premiers vaccinés en Auvergne-Rhône-Alpes ?

La stratégie régionale, calquée sur la stratégie nationale, consiste à vacciner en priorité les plus fragiles. A savoir les plus de 75 ans risquant de développer des formes graves de la Covid-19. Une stratégie logique compte tenu des statistiques. Depuis le début de l’épidémie, début mars, on a recensé 63 000 décès en France dont plus de 19 000 résidents d’Ehpad et autres personnes âgées dépendantes. Il faut donc protéger en priorité ces personnes les plus fragiles. Les prochaines phases de vaccination concerneront d’autres tranches de population moins à risques jusqu’à vacciner l’ensemble de la population.

Comment se passe le processus de vaccination ?

Le principe, c’est le respect du libre choix des personnes. La vaccination est donc proposée, non imposée. Pour cela, dans chaque établissement, une information claire est diffusée par le médecin traitant ou le médecin de l’établissement. Il est question de l’intérêt de la vaccination, de son mode d’administration, des contre-indications, des éventuels effets secondaires. Les résidents ou patients prennent donc la décision de se faire – ou non – vacciner en toute connaissance de cause. Cela s’appelle le consentement éclairé. Pas besoin de remplir un formulaire spécifique. Une fois l’accord obtenu, une première dose de vaccin est injectée. Une seconde le sera 21 jours plus tard.

Une première phase de rodage

Comment ont été choisis les premiers établissements concernés par la vaccination Civid en Auvergne-Rhône-Alpes ?

Les hôpitaux qui reçoivent cette semaine les premières doses ont été sélectionnés au niveau national en lien avec le ministère de la Santé. En revanche, les 21 Ehpad et 5 les USLD  qui seront concernés par la vaccination à partir de la semaine prochaine, et jusqu’à mi-janvier, ont été retenus après échange avec les directeurs d’établissement. Cela représente 3 établissements dans chaque département. Tous se sont portés volontaires. Cette phase pilote permettra de consolider les processus, vérifier toutes les étapes. Du recueil du consentement jusqu’à l’injection du vaccin, en passant par le transport, la conservation et le stockage des vaccins. Bref, c’est une phase de rodage avant un déploiement à grande échelle après la mi-janvier.

Justement, quelles sont les principales difficultés rencontrées dans ce processus de vaccination ? 

La principale difficulté est liée à la nature même du vaccin. Il existe des contraintes fortes en terme de transport et d’utilisation. Une fois décongelé, le vaccin doit être injecté dans les 5 jours.  Par ailleurs, il s’agit d’un vaccin multidoses. En effet, chaque flacon contient entre 5 et 6 doses. Cela signifie qu’après ouverture d’un flacon, il faut être sûr de pouvoir vacciner 5 ou 6 personnes. Tout cela nécessite une planification, une coordination et une grande rigueur dans l’organisation des médecins en charge de la vaccination. Il n’y a pas de place au hasard.

Pas d’effet de masse avant la fin de l’été

Quand peut-on envisager une vaccination à grande échelle pour toute la population ?

Trois étapes sont prévues. La première réservée aux personnes âgées et à risques dans les Ehpad et les USLD. La deuxième phase, à partir fin février, sera ouverte aux personnes âgées de plus de 75 ans ou de plus de 65 ans avec des comorbidités. Enfin, la troisième et dernière phase doit intervenir au cours du troisième trimestre 2021. A partir de juin, toutes les autres populations seront alors susceptibles de se faire vacciner, en commençant par les plus fragiles. A savoir d’abord les personnes âgées de 50 à 64 ans, les personnes évoluant en milieu confiné, les publics vulnérables et précaires… pour terminer par les populations les moins à risques.

Quand va-t-on vraiment ressentir les premiers effets de cette vaccination de masse ?

Difficile à dire… En matière de santé publique, on estime qu’il faut au moins 60 à 70% de la population vaccinée pour parvenir à une protection de masse. La grande inconnue, c’est la durée de l’immunité liée au vaccin. Autre question, la personne vaccinée pourra-t-elle malgré tout transmettre le virus ? On y verra plus clair après avoir répondu à ces deux questions. On manque encore de recul.

A SAVOIR

Les vaccins BioNTech/Pfizer administrés aux premiers patients en Auvergne-Rhône-Alpes ont été livrés congelés puis conservés à – 80° dans deux congélateurs géants gérés par les Hospices Civils de Lyon. Les flacons sont ensuite acheminés dans les pharmacies des différents établissements hospitaliers entre 2 et 8°. Les vaccins peuvent rester stables à cette température durant 5 jours, avant d’être administrés. 

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