Des spermatozoïdes sur fond noir
Une société lyonnaise recrée in vitro des spermatozoïdes défectueux

Le traitement de l’infertilité masculine pourrait connaître une avancée fondamentale grâce à une start-up lyonnaise. Les chercheurs de la société Kallistem viennent d’annoncer être parvenus à créer in vitro des spermatozoïdes à partir de cellules testiculaires immatures. Une première mondiale.

Une société lyonnaise ouvre de nouvelles perspectives à tous les hommes ne parvenant pas à avoir d’enfant. Start-up spécialisée dans la prévention et le traitement de l’infertilité masculine, Kallistem a annoncé avoir réussi à créer in vitro des spermatozoïdes humaines à partir de cellules testiculaires “immatures”.

Une nouvelle thérapie pour l’infertilité

Dans un communiqué, la société de biotechnologie rhodanienne précise avoir conçu ces spermatozoïdes humains “complètement formés” à partir de “biopsies testiculaires de patients ne contenant que des cellules germinales immatures“. Une découverte qualifiée de “première mondiale” dont le mérite revient aux équipes de Philippe Durand et Marie-Hélène Perrard, deux spécialistes reconnus en biologie de la reproduction masculine et plus particulièrement de la spermatogenèse (processus de production de spermatozoïdes) in vitro. Selon ces derniers, le fruit de leurs recherches “ouvre la voie à des thérapies innovantes pour préserver et restaurer la fertilité masculine, un véritable enjeu de société au niveau mondial, où l’on a observé depuis 50 ans une baisse de 50% du nombre de spermatozoïdes“.
Cette annonce doit toutefois être prise avec les précautions d’usage, la start-up lyonnaise n’ayant pas fourni davantage de précisions sur ses travaux qui ne devraient pas faire l’objet d’une publication dans une revue scientifique, gage de sérieux, avant le 23 juin, date à laquelle le brevet de ce procédé baptisé Aristem sera rendu public.

Début des études cliniques en 2017

En attendant cette reconnaissance internationale, les chercheurs français ont salué cette annonce, tout en relativisant la portée de ces recherches. Dans le quotidien Le Figaro, le docteur Nathalie Rives souligne notamment que les hommes souffrant d’azoospermie (absence totale de spermatozoïdes) risquent de ne pouvoir bénéficier de cette spermogenèse  in vitro en raison d’anomalies génétiques.
Kallistem va poursuivre ses études précliniques jusqu’en 2016 avant d’entamer la phase d’études cliniques en 2017. La société lyonnaise envisage de commercialiser sa technologie d’ici à 5 ans, “auprès des industriels du marché de l’assistance médicale à la procréation” ainsi qu’auprès de centres de reproduction privés et publics.

A savoir

Selon Kallistem, le traitement de l’infertilité masculine, phénomène aggravé ces dernières années par des facteurs environnementaux et sociétaux, représenterait un marché de plus de 2,3 milliards d’euros avec plus de 50 000 nouveaux patients par an.

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