Tout savoir sur l'ozone troposphérique
L'ozone est le seul polluant réglementé dont les concentrations augmentent sur les dix dernières années dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. ©Freepik

En 2020, 3 783 400 habitants de la région Auvergne Rhône Alpes ont été exposés à des concentrations d’ozone supérieures à la valeur cible de la réglementation. Le confinement du printemps 2020, lié à des conditions météorologiques favorables, a permis d’atténuer temporairement cette pollution atmosphérique qui ne cesse de s’intensifier depuis 10 ans, contrairement aux autres polluants. À l’aube de l’été et des grandes chaleurs, propices aux pics d’ozone, Atmo, l’observatoire régional de la qualité de l’air, alerte sur ses conséquences sur la santé et sur les actions à mettre en place.

Lyon, Grenoble, Saint-Etienne, Clermont-Ferrand et la vallée de l’Arve forment le top 5 zones les plus polluées à l’ozone troposphérique en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce polluant estival atmosphérique, très présent dans notre région, est bien moins connu du grand public que le dioxyde de carbone (CO2) ou les particules fines. Pourtant, les enjeux sont immenses, tant les impacts sanitaires, économiques et environnementaux ne cessent de se multiplier. Atmo, l’organisme associatif de surveillance de la qualité de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes, tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme.

Qu’est-ce que la pollution à l’ozone ?

L’ozone est un gaz qui se forme à la suite de diverses réactions chimiques entre des composés volatils provenant de certains polluants de l’air (hydrocarbures, oxydes d’azote…). Forte chaleur et circulation automobile en sont les éléments déclencheurs.

Cette combinaison se fait en fonction de la météo : ces réactions chimiques sont en effet possibles grâce au rayonnement thermique. C’est pourquoi ces pics de pollution à l’ozone se font ressentir lors de fortes chaleurs estivales. Les perspectives d’évolution de l’ozone dans les prochaines années sont défavorables. De fait, le changement climatique serait un puissant allié de ce polluant. “L’ozone est un polluant à fort enjeu, complexe qui augmente pour des raisons météorologiques dont on n’a pas de prises mais on peut réduire les polluants précurseurs”, avance Marie-Blanche Personnaz, la directrice générale d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.

L’ozone n’est pas à confondre avec la couche d’ozone. En effet, cette dernière protège la terre des rayons ultraviolets du soleil alors que l’ozone est un gaz que l’on respire.

Ozone : la légère baisse de 2020 ne doit pas cacher une augmentation constante

En 2020, la pollution à l’ozone a diminué de 9% dans la région Auvergne-Rhône-Alpes pour atteindre les +13% de concentration. Cette baisse s’explique par le contexte sanitaire (périodes de confinement avec moins de trafic routier) et des conditions météorologiques favorables (un été 2020 moins caniculaire).

Pour autant, ce polluant est en hausse constante depuis 2007, il s’agit du seul polluant réglementé dont les concentrations augmentent sur les dix dernières années dans la région. Les départements les plus touchés sont l’Isère (1 087 100 habitants exposés), la Haute-Savoie (536 800 habitants exposés), et la Drôme (502 300 habitants exposés). Hormis le secteur clermontois, ce polluant ne touche quasiment pas l’Auvergne et se concentre sur la partie rhônalpine de la région (voir carte ci-contre).

ATMO : carte régionale
Les concentrations en ozone sont moins importantes en Auvergne dans la région. ©ATMO

Concernant les particules fines (PM2,5) et le dioxyde d’azote (NO2), leurs expositions sont moindres en 2020 dans la région par rapport aux années précédentes. Un tel résultat s’explique par une baisse des émissions due, en grande partie là aussi, à la crise sanitaire et à ses mesures de restriction.

Des impacts d’ordre sanitaire, économique et environnemental…

  • L’ozone troposphérique est un polluant qui pénètre en profondeur dans les voies respiratoires. De nombreux symptômes peuvent se faire ressentir lors d’une exposition à court terme, tels que toux sèche et crises d’asthme.
  • En France, la pollution à l’ozone a coûté entre 7,4 et 8,8 milliards d’euros en 2000.
  • Enfin, ce polluant a un réel impact environnemental, il serait à l’origine d’une baisse de croissance des végétaux. Il se positionne à la troisième place des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale (après le CO2 et le méthane), l’ozone troposphérique a donc un impact sur le réchauffement climatique. 

De nombreux leviers pour agir contre l’ozone

Ce polluant estival est particulièrement difficile à détruire dans l’air. En effet, nous ne pouvons agir que sur les polluants qui lui sont précurseurs (COV ou NOx). Néanmoins, la diminution d’un polluant précurseur n’entraîne pas systématiquement une diminution des concentrations d’ozone dans l’air.

Un plan régional d’ozone est actuellement en cours d’élaboration en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce dispositif unique englobe un large spectre d’acteurs et d’actions. Il se divise en 4 volets : agricole, mobilité, forestier et industriel. Les actions visent notamment à agir sur l’alimentation animale, à diminuer les vitesses de circulation ou encore à réduire les émissions de composés organiques volatils non méthaniques des entreprises.

 

À SAVOIR

Les périodes de pics de pollution sont caractérisées par une circulation importante de particules fines PM2.5 et PM10. L’acronyme PM signifie “Particulate Matter”, particules fines. Les PM2.5 sont des particules d’un diamètre inférieur à 2.5 microns, les PM10 d’un diamètre inférieur à 10 microns. Elles sont particulièrement dangereuses pour notre organisme car elles peuvent pénétrer nos voies respiratoires en profondeur. 

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