cheval equita lyon
Un cheval de compétition doit être préparé et soigné comme un athlète. ©PSV Morel

À 33 ans, le cavalier ligérien Olivier Perreau fait partie des étoiles montantes du circuit mondial de saut d’obstacles. Il nous explique aujourd’hui ses clefs de réussite pour amener ses chevaux au plus haut niveau.

Le salon Equita Lyon, organisé chaque automne à Lyon, est l’occasion, pour tous les amoureux du cheval, de (re)découvrir notamment tous les bienfaits du cheval sur la santé et les bénéfices de l’équitation pour rester en forme. Mais aussi pour les néophytes d’en apprendre un peu plus sur la manière dont on prépare un cheval à la compétition. Le Roannais Olivier Perreau, fer de lance de la nouvelle génération des cavaliers français, nous livre ses secrets.

À quel âge un cheval est-il suffisamment mature pour éclore au plus haut niveau ?

Cela prend du temps puisqu’un cheval perce vers l’âge de 9 ou 10 ans, et arrive réellement à maturité à 11 ans. C’est presque l’âge de ma jument de tête Venizia d’Aiguilly.

Vous avez justement fait naître cette incroyable jument dans votre élevage, et l’avez donc formée. Un vrai plus ?

C’est clairement plus sympa que de monter un cheval qui a été formé ailleurs, et puis je la connais par cœur. Nous avons toujours sa mère, et avons connu sa grand-mère. Aujourd’hui encore, je m’occupe du planning des chevaux que nous faisons naître à la maison (environ 12 naissances par an). Par exemple, quand les poulains atteignent 2 ans, nous leur faisons faire quatre séances de découverte du saut en liberté sur des petites hauteurs. Je tiens toujours à être présent pour ces moments-là.

Un cheval entre en compétition vers 4 ans

Faire naître vos propres chevaux vous permet notamment de bien gérer leur entrée dans la compétition. L’objectif est qu’elle se fasse en douceur ?

Pour moi, un cheval est jeune jusqu’à 8 ans ou presque. On peut gentiment le mettre à la compétition à partir de l’âge de 4 ans, mais il faudra rester prudent car il devra encore s’endurcir physiquement et mentalement. C’est essentiel pour son futur.

Pour cela, il est important de gérer l’effort des chevaux en choisissant scrupuleusement les compétitions auxquelles ils vont participer ?

Chaque cheval est différent. Il faut adapter le programme et le travail à son profil, et savoir lever le pied quand c’est nécessaire. Pour autant, je pense tout de même qu’il faut emmener un cheval de compétition sur les terrains environ deux fois par mois, c’est un bon rythme.

D’où l’importance d’avoir un piquet de chevaux afin de ne pas solliciter toujours la même monture ?

C’est sûr. Certains aiment sauter en extérieur, d’autres sur l’herbe ou encore en indoor. Quand on a la possibilité d’amener plusieurs chevaux en CSI, cela permet de ne pas solliciter toujours les mêmes chevaux sur les grosses épreuves.

“Le dressage est à la base de tout”

Une compétition se prépare toute l’année car le cheval est un réel athlète. Comment organisez-vous le travail à la maison ?

Qu’ils soient en période de plein travail ou de semi repos, il est important que les chevaux sortent quotidiennement. Chaque jour, ils sont montés pour une séance intensive de 45 minutes afin de les muscler et travailler leur souffle, ce qui leur permettra de mieux encaisser les efforts pendant les concours, et une meilleure récupération. Ils peuvent aussi avoir une longe en plus, une séance de marche sur tapis roulant ou encore du marcheur. Mais leur moral est tout aussi important, c’est pourquoi ils sortent également au paddock ou en balade pour se décontracter.

Quel type d’exercices appréciez-vous pour préparer les chevaux à la compétition ?

Tout d’abord, le dressage est la base de tout. J’aime travailler dans la simplicité et la décontraction du cheval afin qu’il prenne du plaisir, tout comme le cavalier. C’est pourquoi je ne vais pas chercher des choses trop compliquées. J’économise au maximum les sauts à la maison, même si bien entendu on est obligés de faire sauter les chevaux entre les compétitions pour les préparer. Donc l’objectif va être davantage de leur proposer des lignes de gymnastique, de reproduire des séquences qui ont pu poser un problème en concours, ou encore d’enchaîner des parcours sur des petites hauteurs pour travailler la régularité et les contrats de foulée.

Des exercices fétiches ?

Une simple ligne avec deux verticaux à 16 mètres, d’abord en barre au sol puis de 80 cm à 1 m afin de moduler les contrats de foulées en faisant un passage à 4 foulées, puis à 5 par exemple. Autrement, les lignes avec entrée au trot, croisillon, saut de puce, deux verticaux à une foulée puis un oxer à deux foulées sont toujours très intéressantes.

Le cheval préparé comme un athlète

Après l’effort, les chevaux ont aussi droit à des soins complémentaires, comme les sportifs de haut niveau ?

Oui ils ont droit à de l’ostéopathie, des massages, et bien entendu le contrôle du vétérinaire est essentiel, tout comme celui du maréchal-ferrant. On surveille aussi leur alimentation et on l’adapte tout au long de l’année. Par exemple, en plein été, on va rajouter des électrolytes (réhydratants) afin de les aider à récupérer plus vite.

De votre côté, que faites-vous pour votre préparation physique et mentale ?

Je fais beaucoup d’étirements, un peu de kiné et surtout j’essaie de me détendre avant un Grand Prix. Je n’y pense pas trop en avance, mais je tente plutôt de me concentrer au maximum au dernier moment.

Si vous deviez donner un conseil aux cavaliers de concours club ou amateur ?

Je leur dirais d’être très à l’écoute de leurs chevaux. Certes, ils ne parlent pas, mais leur comportement peut sembler anormal et leur mettre la puce à l’oreille : il peut avoir des douleurs physiques.

Un mot sur votre partenariat avec GL Events ?  

J’en suis très heureux et fier car l’équipe croit en moi et mes chevaux pour avancer dans le haut niveau. C’est formidable d’être soutenu par des gens qui aiment notre sport et font autant pour le développer à très haut niveau.

À SAVOIR

Equita Lyon, événement majeur du calendrier « cheval » en Europe, s’est déroule chaque année entre fin octobre et début novembre à Lyon-Eurexpo. Le salon international du cheval accueille notamment un « Pôle Santé » pour informer les acteurs de la filière équine et les propriétaires de chevaux sur les pathologies de leur animal préféré, à travers un parcours interactif, pédagogique et ludique, où se succèdent conférences, animations et démonstrations.

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