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Destiné à réduire l’émission de particules fines, le projet d’interdire les feux de cheminée à foyer ouvert, évoqué en région parisienne pourrait un jour s’appliquer aux habitants de Rhône-Alpes. Une mesure controversée défendue par Air Rhône-Alpes. Chiffres à l’appui.

Devra-t-on bientôt se passer du réconfort d’une bonne flambée d’hiver ? Jugés trop polluants, les feux de cheminée à foyer ouvert ont été sur la sellette, fin 2014, en région parisienne. Un projet finalement abandonné, la ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie Ségolène Royale, ayant stigmatisé cette mesure “qui ne va pas dans le bon sens ».
Un simple feu de paille ? Pas sûr, dans la mesure où cette interdiction risque de se généraliser dans les années à venir. Et Rhône-Alpes pourrait être l’une des premières régions à être concernée. Selon l’observatoire régional de surveillance de la qualité de l’air, Air Rhône-Alpes, le chauffage au bois dit non performant, avec en première ligne les cheminées ouvertes, représente en effet  47% des émissions de particules fines dans la région. Ces particules étant hautement polluantes et cancérigènes, « cette mesure emblématique est préconisée dans les plans de protection de l’atmosphère de toutes les régions », révèle Marie-Blanche Personnaz, la directrice générale de l’organisme.

Réduire l’émission de particules fines

Selon elle, les Français, qu’ils soient Franciliens ou Rhônalpins, ne sont toutefois pas préparés à remettre en cause une pratique séculaire : « les freins sont culturels. On croit que ce qui est naturel ne pollue pas, mais c’est faux ». La solution ? Réduire le nombre de foyers ouverts (en installant notamment des inserts) et, le cas échéant, remettre aux normes les équipements trop anciens, datant d’avant 2002. Air Rhône-Alpes a en effet réalisé une étude montrant que le remplacement des appareils non performants permettrait de diminuer de moitié les émissions de particules dans la région. Et d’effectuer, au passage, quelques économies : « une cheminée ouverte perd 60% de son chauffage. On gaspille beaucoup de bois, en plus de polluer », constate Marie-Blanche Personnaz.
L’argument financier a forcément sa place dans le débat. Car s’il existe des aides, souvent méconnues, moderniser son équipement a un coût. Un autre obstacle à surmonter dans la lutte pour la réduction des émissions de particules fines.

A SAVOIR

Les particules PM10 (soit un diamètre inférieur à 10 micromètres) sont assez fines pour pénétrer dans l’appareil respiratoire. Elles sont principalement liées aux rejets du chauffage à bois non performant (47%), du trafic routier (10 à 20%) et des activités industrielles et agricoles (10 à 20%). Reconnue cancérogène pour l’homme par l’Organisation Mondiale de la Santé, la pollution de l’air extérieur aux particules fines est un enjeu majeur de santé publique. Son coût sanitaire est estimé à 460€ par an et par habitant en France et elle serait à l’origine de plus de 40 000 décès prématurés par an.

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