la consommation d’alcool en Auvergne Rhône Alpes est trop élevée
L’abus d’alcool est la deuxième cause de mortalité évitable en France. ©Freepik

L’alcoolisme fait des ravages en Auvergne-Rhône-Alpes. Une personne sur dix déclare consommer de l’alcool au quotidien dans la région. Certaines habitudes de consommation nettement supérieures aux moyennes nationales en particulier chez les jeunes, selon le baromètre de Santé Publique France de janvier 2020. Inquiétant.

La consommation quotidienne d’alcool chez les Auverhônalpins a diminué de près de moitié au cours des seize dernières années (20,6% en 2000 contre 10 % en 2017). Certaines pratiques de consommation restent toutefois supérieures aux moyennes nationales, en particulier chez les jeunes. Le point sur les nouvelles données du baromètre de consommation d’alcool de Santé Publique France de ce janvier. 

Alcoolisme, les hommes plus touchés que les femmes 

Nous ne sommes pas tous égaux devant l’alcool. Les principaux facteurs influençant la consommation seraient le sexe, l’âge et enfin le niveau de diplôme (les personnes ayant un niveau inférieur au baccalauréat seraient plus à même de consommer de l’alcool). 

En Auvergne-Rhône-Alpes, les hommes sont en effet trois fois plus nombreux que les femmes à consommer de l’alcool de façon quotidienne (soit environ 15% contre 5% en 2017). L’écart est le même pour les alcoolisations ponctuelles importantes (API) (soit 26% contre 9% chez les femmes, en 2017). Habitudes, influences, hormones ? Les causes restent difficiles à déterminer. 

La gente féminine consomme cependant de plus en plus d’alcool au fil des années. La prévalence des API mensuelles a en effet fortement augmenté chez les femmes jusqu’à doubler entre 2005 et 2017. 

Une consommation plus importante chez les jeunes 

Malgré les campagnes de prévention dénonçant ses effets néfastes, l’alcool continue à séduire les jeunes et en particulier les mineurs. Les chiffres de la consommation de boissons alcoolisées chez les jeunes de 17 ans de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont alarmants. Comme l’indiquait déjà le baromètre de Santé publique France en 2014, ils sont nettement plus élevés que les moyennes nationales. 

L’objectif principal de cette consommation élevée reste l’expérimentation (soit 87 %). Une pratique traduisant un effet de société et de mode qui peine à sortir des moeurs. L’usage régulier de boissons alcoolisées de ces mineurs de la région trône à 10 %, soit bien plus élevé que les statistiques nationales (8,5%). 

Le vin, boisson favorite des Auverhonalpins

Les habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes (âgés de 18 à 75 ans) comptent parmi les plus gros consommateurs de vin à l’échelle nationale. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un alcool fort, boire du vin en grande quantité peut engendrer les mêmes effets néfastes que les boissons à plus haute teneur d’alcool. 

En effet, les alcoolisations ponctuelles importantes (API) par mois, enregistrées dans la région (soit 17,3%), sont parmi les plus importantes de France après la Bretagne (20,3%) et le Pays de Loire (17,8%). 

Les conséquences sur la santé sont tout aussi inquiétantes. L’intoxication éthylique serait en effet responsable de près de 20 000 passages aux urgences en 2017 (soit 1% des causes au total). En d’autres termes, une urgence sur cent prise en charge par les services hospitaliers déjà fortement engorgés, pourrait être évitée grâce à une consommation d’alcool raisonnable. 

L’alcool a tué 41 000 personnes en 2015

Les conséquences directes sur la santé des consommateurs

Brûlures, vertiges, problèmes digestifs, maux de tête… Les conséquences à court terme d’une forte alcoolisation (communément appelée « la gueule de bois ») sont assez connus. Plus sévères, ses risques sur la santé à long terme, sont toutefois moins assimilés. Pourtant, l’absorption régulière d’alcool, comme celle de tabac, est un des premiers facteurs de risques de nombreux cancers, en particulier ceux des voies aériennes et digestives (lèvres, bouche, pharynx, gorge, oesophage, larynx). Bien que la région Auvergne-Rhône-Alpes enregistre un taux d’incidence de cancer plus bas que la moyenne nationale, elle est toutefois loin d’être épargnée, en particulier en Auvergne. 

D’autres pathologies (cirrhose, maladies cardiovasculaires, troubles cognitifs, dépression pouvant entraîner le suicide…) ainsi que des problèmes sociaux (exclusion, isolement, perte d’emplois….)  font également partie des effets néfastes de l’alcoolisme et de la psychose alcoolique. Directement imputables à la consommation de boissons alcoolisées, ces maladies touchent davantage les hommes que les femmes. 

La mise en danger de la vie d’autrui

Hormis les conséquences sur la santé des consommateurs, l’alcool fait également de nombreux ravages dans la vie de ceux qui croisent leur chemin, à travers la montée des violences et des accidents (de la route et domestiques) que cela entraîne. 

Dans une outre mesure, la santé des nourrissons dans le ventre de leurs mères est également en danger lorsque celles-ci absorbent de l’alcool. La conséquence la plus grave pour le bébé est le risque de syndrome d’alcoolisation foetale (SAF) qui touche environ 1 enfant sur 1000. Ce syndrome entraîne des retards de croissance, des anomalies faciales, des malformations ou encore des atteintes cérébrales.

Alcool : de nouvelles recommandations sanitaires

Un quart des Français (soit dix millions de personnes) ont une consommation d’alcool nettement supérieure aux recommandations de santé. Enjeu de santé publique majeur, le Ministère de la Santé délivre des recommandations simplifiées (ci-dessous) pour lutter contre ce fléau en particulier chez les jeunes et les femmes enceintes. 

  • Ne pas dépasser les 10 verres standards d’alcool par semaine. 
  • Éviter de consommer plus de 2 verres d’alcool standard par jour
  • Veiller à avoir plusieurs jours par semaine sans boire d’alcool
  • Restez vigilant quant à sa consommation d’alcool et ne pas hésiter à consulter en cas de besoin 
  • En cas de suspicion d’alcoolisation lors d’une sortie, déterminer à l’avance la ou les personnes qui doivent conduire afin qu’elles restent à jeun
  • Proscrire la consommation d’alcool durant la grossesse

À SAVOIR

Pour repère, 10 grammes d’alcool pur soit un verre d’alcool dit standardisé représente :

– 25 cl de bière ou cidre à 6 degrés, 

– 12,5 cl de vin ou de champagne à 11 degrés

– 6 cl d’apéritif à 20 degrés

– 3 cl d’alcool fort à 40 degrés

Pour en savoir plus et évaluer votre consommation d’alcool, rendez-vous sur : ALCOOL-INFO-SERVICE.FR.

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