Conseils d'expert pour doper sa fertilité.
Stress, alimentation, fréquence des rapports sexuels... Et si vous adoptiez les meilleurs comportements pour tomber enceinte ? ©Adobestock

Vous aimeriez mettre en route un bébé, mais la grossesse tant espérée se fait désirer… Et si vous donniez un petit coup de pouce à Dame nature ? Avant d’aller consulter un spécialiste, il existe quelques solutions simples pour aider votre corps et votre esprit à se mettre en adéquation avec votre projet parental. Mode d’emploi pour mettre toutes les chances de votre côté, avec le concours du Dr Tiphaine Semay, gynécologue obstétricienne au CHU de Saint-Étienne.

Ça y est, vous vous lancez. Il es temps pour vous de concrétiser vos rêves de bébé. En matière de fertilité, tout n’est pas toujours simple. Il arrive en effet, pour des raisons diverses et variées, que la grossesse tant attendue mette du temps à venir. 8 à 11% des couples restent infertiles après 2 ans de tentatives, selon l’Observatoire épidémiologique de la fertilité en France.

Avant de consulter un spécialiste pour identifier d’éventuels problèmes d’infertilité, il existe des solutions simples pour aider votre corps et votre esprit à favoriser votre projet de conception. Environnement, hygiène de vie, gestion du stress, comportement alimentaire… Face aux idées reçues, retrouvez dix conseils simples à observer au quotidien avec le Dr Tiphaine Semay, gynécologue obstétricienne au CHU de Saint-Étienne.

1.Perdre quelques kilos

« Le surpoids, et l’obésité, nuisent à la qualité de l’ovulation, des gamètes, et donc, à la fertilité », prévient le Dr Tiphaine Semay, gynécologue-obstétricienne au CHU de Saint-Etienne. Les conséquences de quelques kilos en trop sur la balance ne s’arrêtent pas là. Lors d’une grossesse, ils augmentent les risques de complications (fausses couches, diabète gestationnel, pré-éclampsie…).

La corpulence est normale quand l’indice de masse corporelle (IMC, (poids en kg) / (taille en m)2) est situé entre 18,5 et 25. Pour s’alléger de quelques kilos superflus, « il faut veiller à avoir une alimentation variée, équilibrée, faire le plein de fruits et de légumes, et limiter les sucres rapides. » À l’inverse, la maigreur peut elle aussi impacter négativement la fertilité, en mettant l’ovulation à l’arrêt.

2.Écraser sa dernière cigarette…

Ou, encore mieux, ne jamais commencer. Le tabac n’a pas bonne réputation auprès des médecins, à juste titre. Ses méfaits sont innombrables. « Chez la femme, il réduit la qualité des ovocytes. Chez l’homme, il impacte la mobilité des spermatozoïdes, et leur nombre. Le cannabis, lui aussi, entraîne de fortes anomalies. »

Les fumeuses mettent en moyenne plus de temps que les autres à tomber enceinte. Leur fertilité est réduite de manière proportionnelle au nombre de cigarettes fumées chaque jour. Même en cas de procréation médicalement assistée, les chances de réussite sont plus basses chez les fumeuses que chez les non fumeuses. Et en cas de grossesse, s’accrocher à son paquet de cigarettes augmente les risques de fausse couche et de grossesse extra-utérine.

3.Faire l’amour une fois tous les deux jours

Faire des ébats sous la couette matin et soir pour augmenter vos chances de tomber enceinte ? Ce n’est pas forcément la meilleure idée. En cas de rapports trop rapprochés, les spermatozoïdes n’ont pas le temps de se « régénérer », et ne sont pas assez nombreux. La bonne fréquence : « en milieu de cycle, une fois tous les deux jours. »

Largement suffisant alors « qu’un ovocyte a une durée de vie de 24h, et un spermatozoïde de 3 à 5 jours. » Plutôt que de faire des courbes de température ou des tests d’ovulation, faire l’amour régulièrement, deux à trois fois par semaine, suffit pour optimiser ses chances. Inutile de viser LE bon jour d’ovulation, mieux vaut être spontané. Quant à la position idéale, si beaucoup a été dit, rien n’a encore été démontré.

4.Se détendre

« Le stress peut perturber les cycles », avertit le Dr Tiphaine Semay. Longtemps suspecté, l’impact du stress sur la fertilité a depuis été démontré par des études. Qu’il vienne du travail ou de la sphère privée, l’idéal serait de supprimer ce qui le provoque. Comme ce n’est pas toujours possible, il existe mille et une manières de l’apprivoiser. Le yoga en est une. L’autohypnose, une autre. Tout comme la sophrologie. Apprendre à bien respirer, profondément, peut aussi aider.

Autres outils dans lequels puiser pour être zen, les massages, ou la méditation de pleine conscience. Si la pratique vous effraie, pourquoi ne pas commencer en utilisant une application ? Certaines, comme Petit bambou ou Headpsace (en anglais), la rendent accessible à tous. A chacune de trouver la méthode qui lui convient pour diminuer le taux de cortisol, l’hormone du stress, et donc, s’apaiser.

5.Faire du sport… sans excès

« Une activité physique régulière est très importante », martèle le Dr Tiphaine Semay. Le sport aide à régulariser les cycles et à stimuler l’ovulation. Chez l’homme, il est bénéfique à la spermatogenèse (la production des spermatozoïdes). En plus, se bouger est un excellent antidote au stress, et un bon moyen de conserver son poids de forme.

Sans oublier que pendant la grossesse, il est une excellente arme anti jambes lourdes, mal de dos et troubles du sommeil. Mais attention à ne pas tomber dans l’excès. Au-delà de 10h de sport par semaine, l’effet peut s’inverser. Les athlètes de haut niveau ont souvent des cycles irréguliers et des troubles de l’ovulation. Du sport ? Oui, définitivement, mais avec modération !

6.Faire un bilan préconceptionnel

Pourquoi consulter son médecin généraliste ou un gynécologue avant de mettre bébé en route ? Pour anticiper d’éventuels problèmes, et s’offrir une grossesse placée sous le signe de la sérénité. Le médecin fait un examen clinique de sa patiente, souvent accompagné d’une prise de sang, pour évaluer son état de santé, mettre à jour les vaccins, rappeler les règles hygiéno-diététiques…

Si vous avez quelques kilos en trop, que vous fumez ou buvez un peu trop, il peut vous aider à vous sevrer, ou vous orienter vers un bon spécialiste. « En cas de carence, il pourra prescrire des suppléments. Et donner de l’acide folique, qui participe au bon développement du fœtus. » Il est généralement recommandé de consulter s’il n’y a pas de grossesse « après un an de rapports non protégés, et après six mois si la femme a plus de 35 ans, pour éviter de perdre du temps. »

7.(Re)découvrir le pouvoir des plantes

On dit d’elles qu’elles sont « fertility friendly ». L’ortie, le framboisier, le trèfle des prés, l’angélique, le gattilier… sont autant de plantes bénéfiques à la fertilité. Notamment parce qu’elles rétablissent l’équilibre hormonal. Attention cependant à ne pas céder à l’automédication.

Il est important de consulter un phytothérapeute, si possible expert en fertilité. Cela permettra de vérifier qu’il n’y a pas de contre-indications (par exemple des interactions avec des médicaments). Par ailleurs, il est important de signaler que certaines plantes très utiles pour concevoir un bébé deviennent dangereuses lors de la grossesse.

8.Prendre quelques granules

Si l’homéopathie est réputée pour traiter nombre de maux pendant la grossesse, elle ne vient pas forcément à l’esprit quand il s’agit de booster sa fertilité. Et pourtant, elle permet elle de régulariser les cycles menstruels (folliculinum 7CH, progesteronum 7CH…). Elle aide aussi à réduire le stress lié aux essais bébés qui s’éternisent (gelsenium 9CH…).

Si vous souhaitez tester cette médecine douce, un conseil : prendre rendez-vous chez l’homéopathe. Il pourra vous établir une ordonnance sur mesure, synonyme d’efficacité. Le traitement est en général assez long : compter de 3 à 6 mois.

9.Penser au futur papa

Eh oui, pour faire un bébé, il faut être deux. Bonne nouvelle : le futur papa peut lui aussi agir pour accélérer les choses. Il y a urgence : en moins d’un demi-siècle, la qualité du sperme a diminué de moitié. Comment inverser la tendance ? Déjà, en arrêtant lui aussi de fumer, en limitant l’alcool, en mangeant équilibré.  Mais aussi… en évitant de trop « chauffer » ses testicules, qui préfèrent rester au frais. À éviter : les pantalons trop serrés, les saunas, l’ordinateur posé sur les genoux.

Enfin, les études dénoncent de plus en plus le rôle toxique des perturbateurs endocriniens sur la fertilité masculine. Impossible de tous les éliminer, tant ils sont omniprésents, mais il est possible de les diminuer. Par exemple, en arrêtant de chauffer des aliments au micro-ondes dans des contenants en plastique…

10.Ne pas trop attendre

Le dernier conseil est aussi le plus important : « il ne faut pas traîner », résume le Dr Tiphaine Semay. Car l’horloge biologique, malheureusement, est sans pitié. « À 25 ans, les chances de grossesse spontanée sont de 25% à chaque cycle. A 30 ans, elles sont de 15%. A 35 ans, de 10%. Et après, la courbe chute fortement. » En cause, la diminution inéluctable, de la naissance à la ménopause, du stock de follicules ovariens. Bien sûr, cela n’est pas toujours possible. Mais quand ça l’est, que vous avez trouvé le futur papa, que vous avez tous les deux très envie d’un enfant, mieux vaut ne pas attendre trop longtemps.

À SAVOIR

Halte aux idées reçues ! Non, la corne de rhinocéros, dégustée en poudre ou en gélules, n’a aucune propriété « revigorante ». Cela a été prouvé scientifiquement. Malgré les faits, de nombreux hommes, surtout en Asie, continuent de s’en procurer, pour des dizaines de milliers d’euros le kilo. Et c’est ainsi que 4 des 5 espèces de rhinocéros sont aujourd’hui en danger critique d’extinction…

Le gingembre, le ginseng, la muscade ont-ils des effets aphrodisiaques ? Scientifiquement, rien n’a jamais été prouvé. Mais l’effet placebo est réel, d’où « l’efficacité » ressentie par certains.

Autre idée reçue tenace, prendre la pilule pendant 15 ou 20 ans avant d’essayer d’avoir un enfant diminue-t-il ses chances d’y arriver ? Non, aucune étude n’est jamais allée dans ce sens.

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