Précoces ou tardives, les fausses couches touchent de nombreuses femmes.
La fausse couche est un drame fréquent, puisqu'il concerne 15% des grossesses, avec à la clé, souvent, des répercussions psychologiques. ©Shutterstock

Une femme sur cinq fera une fausse couche dans sa vie. Un chiffre en constante augmentation du fait des grossesses de plus en plus tardives, de la pollution, des perturbateurs endocriniens. Comment réagir et vers qui se tourner pour une prise en charge médicale et psychologique adaptées ? Le point avec Morgan Stockman, sage-femme à Lyon.

23 millions de fausses couches sont comptabilisées chaque année dans le monde selon un rapport publié dans la revue médicale britannique The Lancet. 15% des grossesses n’arrivent pas à terme. Dans 95% des cas l’arrêt spontané de la grossesse survient au cours du premier trimestre. Souvent tabou, cet événement est vécu comme un drame silencieux par de nombreuses femmes. Les explications et les conseils de Morgan Stockman, sage-femme à Lyon. 

Qu’est-ce qu’une fausse couche ?

Il s’agit de l’arrêt spontané d’une grossesse indépendamment d’une volonté médicale.Il existe deux types de fausse couche. Les fausses couches précoces (95% des cas) surviennent avant 14 semaines d’aménorrhée. Et les fausses couches tardives, plus rares, apparaissent entre 14 et 22 semaines d’aménorrhée. 

En cas de douleurs et de saignements, il est conseillé de consulter.

Comment se manifeste une fausse couche ?

S’il est possible d’avoir des saignements en début de grossesse sans faire de fausse couche, des saignements variables appelés métrorragies (légers ou abondants, de couleur rouge vif ou brunâtre) associés à des douleurs dans le bas ventre (contractions) doivent inquiéter. Il est possible de faire une fausse couche sans avoir de symptômes dans ce cas la découverte se fait par échographie et par la surveillance du dosage du taux de beta HCG.

Comment réagir ?

Par sécurité, il faut signaler ces pertes à son médecin ou aller aux urgences gynécologiques pour rechercher la cause. Si le diagnostic de fausse couche est posé, il y a deux possibilités. Soit la fausse couche a déjà eu lieu et l’utérus est vide, soit la fausse couche est en cours et se fait naturellement. Dans de rares cas un traitement peut être nécessaire.

Que faire en cas de difficultés ?

Si l’embryon ne s’évacue pas de manière naturelle, un traitement médicamenteux voué à générer des contractions peut être donné. En dernier recours, un traitement médical par aspiration auto-utérine (curetage) peut être prévu. 

Dans tous les cas, une surveillance échographique et un dosage de l’hormone bêta-HCG (hormone de grossesse) seront réalisés pour confirmer l’absence de résidus.

Fausses couches : un phénomène fréquent en augmentation

Est-ce fréquent ?

15% des grossesses se soldent par une fausse couche. Le phénomène n’est donc pas banal, mais tout de même fréquent. Il faut différencier les fausses couches isolées des fausses couches à répétition. Les premières ne représentent pas de risque alors qu’il faut s’interroger pour les secondes. À partir de trois fausses couches consécutives avec le même partenaire, il faudra faire des examens complémentaires et rechercher la cause : malformations génétiques, perturbations hormonales, etc. Ce phénomène est plus rare, il touche 1,3% des femmes. 

Un nombre en augmentation ?

Les chiffres augmentent aujourd’hui pour plusieurs raisons. Les grossesses sont plus tardives et le risque de fausse couche augmente avec l’âge. Il passe de 15% à 25 ans à 50% au-delà de 42 ans. 
Les facteurs environnementaux augmentent également le risque de faire une fausse couche. Le tabac, l’alcool, la drogue mais aussi la pollution et les perturbateurs endocriniens participent à ce phénomène. Certains métiers sont plus touchés. Les agricultrices au contact de pesticides par exemple.

Quelles sont les conséquences psychologiques d’une fausse couche ? Vers qui se tourner pour bénéficier d’un accompagnement adapté ?

Sachant que le risque de fausse couche est élevé, il est rare qu’une femme annonce sa grossesse avant le 1er trimestre. La perte est donc souvent vécue dans la solitude. Certaines femmes auront le sentiment d’avoir perdu un enfant, d’autres non. Les explications médicales transmises par l’obstétricien ou la sage-femme permettent de comprendre le processus. Un accompagnement psychologique adapté peut aider à surmonter ce traumatisme, vécu comme un drame par de nombreuses femmes.

Faut-il attendre avant d’envisager la grossesse d’après ?

Avoir fait une fausse couche peut susciter de l’anxiété et notamment la peur de ne plus pouvoir avoir d’enfant. Même si ce n’est pas banal, il faut garder à l’esprit que les fausses couches précoces sont des événements fréquents. Le corps se réadapte. Dès le cycle suivant, si elle est prête psychologiquement, une femme est susceptible de tomber enceinte. 

À SAVOIR

95% des fausses couches surviennent durant le premier trimestre. Le corps expulse naturellement l’embryon porteur, par exemple, d’anomalies chromosomiques.

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