Opérations de fauchage, nomination de référents... La lutte contre l'ambroisie, comme chaque année, est engagée ! ©Leo Sorlin

La région Auvergne-Rhône-Alpes est la plus touchée par l’ambroisie en France. Chaque année, entre 13 et 21 % de sa population est victime d’allergies à cette espèce invasive, contre laquelle des actions de lutte sont initiées pour en limiter la prolifération.

Fortement allergisante, l’ambroisie est classée « espèce nuisible à la santé humaine », depuis 2016, son éradication faisant partie des objectifs majeurs du ministère de la Santé. La région Auvergne-Rhône-Alpes détient le triste record du plus grand nombre de contaminations de France. Jusqu’à 2,5 milliards de grains de pollen peuvent être libérés par une seule plante en l’espace d’une journée. Lutte inégale : seule cinq petits grains d’ambroisie présents dans l’air peuvent suffire à déclencher une allergie chez l’homme.

Un plan de lutte contre l’ambroisie déployé dans la région

Depuis plusieurs années, des dispositifs régionaux tentent de contrer cette invasion. Le réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) qui vise à mesurer la présence de pollen d’ambroisie sur le territoire a déployé 13 capteurs dans la région dont quatre sont installés dans le département du Rhône. Un indice de risque allergique allant de 0 (nul) à 5 (très élevé) permet de signaler sa présence aux quelques 660 000 personnes allergiques de la région.

Plus de 4500 agents communaux ont également endossé le rôle de référents ambroisie, chargés de sensibiliser au risque allergique mais également de répondre aux signalements de présence de la plante. Un signalement qui peut être réalisé par tous les habitants de la région via une plateforme en ligne gérée par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Exclusivement auverhônalpin jusqu’à présent, le site Atlas Santé auquel est rattachée cette plateforme sera étendu au niveau national, d’ici 2020. Des actions de communication sont menées pour sensibiliser aux signalements et à la reconnaissance de l’ambroisie.

L’année dernière, 11 900 plants ont été recensé à l’échelle nationale dont 90 % dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. En effet, la région est composée de vastes étendues de terres, souvent dénudées, propices au développement de l’ambroisie.

Ambroisie : des objectifs d’éradication impossibles à atteindre ?

Si l’ambition d’éradiquer l’ambroisie est grande, l’objectif est difficile à atteindre tant le territoire régional est touché. Sur les 1530 signalements réalisés par les habitants de la Métropole de Lyon, par exemple, seuls 40 % ont ainsi abouti à un arrachage concret des plants, bien que 70 % aient réellement fait l’objet d’un traitement.

Ainsi, malgré une année record du nombre de signalements d’ambroisie et des moyens déployés pour lutter contre cette infestation, il est difficile d’arriver à un taux de réussite de 100 %. Actuellement, la Métropole de Lyon compte 200 référents communaux de l’ambroisie. « Les référents n’ont pas toujours le temps d’aller sur le terrain constater la présence de l’ambroisie pour valider le signalement et ainsi permettre l’arrachage des plants – explique Pierre Diamantidis, conseiller délégué de la Métropole de Lyon en charge de la lutte contre l’ambroisie. Un autre problème est qu’à partir de juillet, il n’est plus possible de les arracher, il faut les couper. Et ceux-ci arrivent tout de même à repousser, donc il faut faire plusieurs coupes pour les mêmes plants »

Selon lui, 80 à 90 % des surfaces contaminées se situent dans des espaces agricoles ou des jardins privés, et donc difficiles à atteindre. Enfin, le pollen de l’ambroisie pouvant être transporté jusqu’à cent kilomètres sur les sols, les zones traitées doivent ainsi être de taille suffisante pour qu’elles soient efficaces, afin de réduire le stock de graines présents dans les sols.

Pour le moment, les plants d’ambroisie n’ont pas encore fleuri et ne dépasseraient pas les 10 cm pour la plupart, les fleurs gorgées de pollen apparaissant entre juillet et août. La présence de l’ambroisie en Europe sera multiplié par quatre d’ici une trentaine d’années selon une étude de la revue Nature Climate Change. Un renforcement des actions de lutte sera ainsi nécessaire pour préserver la santé des milliers de personnes allergiques de la région.

À SAVOIR

Il existe quatre manières de signaler la présence d’ambroisie à un référent communal pour sa prise en charge: 

via un numéro de téléphone : 0972376888

via une plateforme en ligne

via une application mobile : Signalement Ambroisie

via une adresse mail : contact@signalement-ambroisie.fr

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