Dans le cadre de son plan de modernisation, l’hôpital Edouard-Herriot, à Lyon, a inauguré son nouveau pavillon B dédié à l’imagerie (radios, IRM, scanners…). Objectif: optimiser et centraliser tous les besoins en imagerie de l’ensemble de l’établissement hospitalier.
Les Hospices Civils de Lyon viennent d’inaugurer un tout nouveau pavillon d’imagerie, ce mercredi 8 juillet, à l’hôpital Edouard-Herriot. Après 10 mois de travaux et 4,6 millions d’euros investis, le pavillon B permet de centraliser les services de radiographie diagnostique, jusqu’à présent dispersés dans tout l’hôpital.
A Edouard-Herriot, scanners et IRM au pavillon B
Le pavillon B est prévu pour les examens d’imagerie programmés dans des locaux rénovés et avec des plages d’examens élargies. En clair, quand le praticien cherche à établir le diagnostic d’un patient, il effectue désormais les examens dans le même bâtiment pour réaliser une échographie, un scanner ou une IRM.
L’ensemble des échographes auparavant répartis sur 3 pavillons ont été regroupés dans 7 salles au sous-sol du pavillon. Une soixantaine d’examens est réalisée chaque jour. Au rez-de-chaussée, la première salle de radiologie conventionnelle a été pensée en lien direct avec le Service Médical d’Accueil (SMA) auquel elle est reliée par une galerie afin de gérer au mieux les examens en urgence. Le service sera complété par 2 autres salles dans les prochains mois.
Les HCL ont également investi pour augmenter et améliorer l’offre d’imagerie en acquérant une seconde IRM, permettant ainsi d’augmenter l’activité de manière significative (environ 45 IRM/jour) et en se dotant d’un scanner spectral de dernière génération, le premier aux HCL et le deuxième sur la région lyonnaise.
L’imagerie spectrale permet de dépasser les limites de l’imagerie scanner classique, en offrant :
- Une meilleure détection et caractérisation des lésions peu visibles (ex. : tumeurs du rein)
- Des applications nouvelles dans certaines spécialités, notamment en vasculaire (meilleure résolution spatiale, meilleur suivi des endoprothèses aortiques…)
- Un impact limité des artefacts métalliques
- Une imagerie de qualité diagnostique avec moins de produit de contraste
Des technologies innovantes aux HCL
Par ailleurs, 2,3 millions de travaux ont été réalisés pour optimiser l’offre de radiologie interventionnelle dans le pavillon G. La radiologie interventionnelle, c’est-à-dire toutes les procédures mini-invasives thérapeutiques ou diagnostiques réalisées par un radiologue sous contrôle de l’imagerie, connaît actuellement un essor et pour cause ; grâce à des innovations techniques récentes, les possibilités de traitements sont de plus en plus larges. « On peut emboliser (boucher) un vaisseau qui saigne, évacuer un abcès, détruire une tumeur,… il y a énormément de possibilités », explique le Pr Pierre-Jean Valette, chef du service de radiologie du Centre Hospitalier Lyon-Sud et co-responsable du centre à l’hôpital Edouard Herriot.
Si les HCL possèdent une expérience de 25 ans en matière de radiologie interventionnelle, la technique a beaucoup évolué ces dernières années et s’inscrit dans le cadre d’un véritable projet thérapeutique du CHU, aux côtés des autres techniques de traitement du cancer (chimiothérapie, chirurgie…). « Ces techniques ne s’opposent pas, précise le Pr Olivier Rouvière, chef du service de radiologie d’Edouard Herriot. Au contraire, il s’agit de les associer entre elles pour faire bénéficier chaque patient d’un traitement optimal et personnalisé ».
Soit en passant par les voies naturelles (vaisseaux sanguins, voies biliaires ou urinaires), soit en implantant directement des aiguilles à travers la peau dans les organes visés, la radiologie interventionnelle permet de :
- Détruire des tumeurs par le froid (cryothérapie) ou par la chaleur (micro-ondes ou radiofréquence) en préservant au maximum les tissus sains alentours.
- Traiter le cancer en déposant directement au cœur de la tumeur des microbilles de chimiothérapie (chimio-embolisation) ou de particules radioactives (radio-embolisation).
Ces techniques opérées sous anesthésie générale, sous sédation ou anesthésie locale garantissent plus de confort et de sécurité pour le patient avec un impact limité sur les suites opératoires (hospitalisation plus courte, effets secondaires de la chimiothérapie moindres…).
Si la radiologie interventionnelle est largement utilisée en cancérologie, principalement pour soigner les cancers digestifs (foie et voies biliaires), urologiques (cancer du rein, technique récente de cryothérapie du cancer de la prostate) ou encore détruire les métastases, la force du CHU, c’est également d’ouvrir cette technique à d’autres maux. Ainsi, les salles servent également aux chirurgiens vasculaires pour la pose de stents ou d’endoprothèses dans des cas d’anévrismes de l’aorte abdominale ou encore à soulager les douleurs osseuses. La cimentoplastie fait partie de l’arsenal thérapeutique de la prise en charge de la douleur aux côtés des antalgiques et de la radiothérapie. L’injection d’un ciment au sein d’une vertèbre fragilisée, d’une fracture du sacrum ou d’une lésion osseuse pour la consolider, sous contrôle de l’imagerie, permet de soulager rapidement le patient.
Enfin, la position géographique du centre au sein de l’hôpital a été réfléchie pour faciliter le lien avec le service des urgences puisque le radiologue interventionnel est aussi amené à agir dans l’urgence pour stopper un saignement, désobstruer un vaisseau ou évacuer un abcès. Il est situé dans le même pavillon (pavillon G) que les soins critiques (déchoquage et réanimation) et est ouvert 365 jours par an, 24h/24.
A savoir
Plus rationnel, le nouveau projet organisationnel de HEH réunit les équipes de radiologie interventionnelle de l’hôpital Edouard Herriot et du Centre Hospitalier Lyon-Sud. Ces derniers peuvent désormais intervenir sur l’un ou l’autre des deux sites. Chaque radiologue est spécialisé dans une discipline médicale pour laquelle il intervient en tant qu’expert. « Ce n’est plus seulement un geste technique mais une véritable organisation humaine au service du patient », commente le Pr Valette. « Grâce à cette mutualisation des techniques et des compétences, nous pouvons offrir une solution adaptée à chaque patient et dans des délais réduits ». Le centre compte également une équipe d’anesthésistes à plein temps ainsi que l’expertise de plusieurs chirurgiens. De fait, les pratiques sont totalement harmonisées sur les deux sites, et des secrétariats dédiés et travaillant en coordination sont mis en place.